vendredi 26 décembre 2008
Packard Balboa X
http://www.packardinfo.com/xoops/html/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=1672&forum=2&post_id=16151
Quelle est donc la première voiture à avoir eu une lunette arrière inversée ?
N'importe quel amateur expert, direz-vous, aurait depuis longtemps indiqué qu'il fallait se tourner vers Packard, qui produisit ce show-car à la lunette arrière inversée en 1953, à l'histoire compliquée mais passionnante (dessinée par Richard Teague, ou pas ?) d'où tout semble être parti. Et qui semble avoir été l'inspirateur de la Ford Motor Company. Les mêmes photos de la voiture reviennent toujours sur le web et autrement plus claires que celles qui figurent ici mais qui sont assez difficiles à trouver et qui montrent la voiture en construction. En revanche, une très belle photo assez rare ci-dessous la montre de profil.
Pourquoi une lunette arrière inversée donc ? Il semble que la Balboa X, tout comme la Beldone qui la suivra, adopte cette idée pour des raisons esthétiques, en voulant donner une ligne coup-de-vent aux pavillons arrondis de la même époque.
THE original concept, but designed to give a sweeping line, rather than for practical purposes.
lundi 6 octobre 2008
Mercury D528 Beldone
http://www.guildclassiccars.com/images/1955_Merc_D528_Lg_MVC642S.jpg
La découverte d'une autre voiture du même genre vient troubler cette belle assurance d'avoir trouvé l'origine des lunettes arrières inversées. Nous ferons ici une exception à la ligne éditoriale de ce blog, qui essaye de présenter de belles images de chaque voiture, avec cette vue qui ne montre qu'une partie du modèle. Mais la photo a l'avantage de bien montrer l'arrière du pavillon. La vitre, d'un seul tenant, pouvait apparemment s'abaisser électriquement. Il s'agit de la Mercury D528, connue également sous le nom de Beldone. Des recherches sur le web en utilisant ce nom ou le nom de code de la voiture permettront de trouver des photos la montrant en entier : par exemple, http://www.remarkablecars.com/for-sale/2005-08-rm-auctions-2c-auburn-hills-2c-mi/p10632-1955-mercury-d-52826quot-3bbeldone-26quot-3b-concept-car.html ou http://www.carstyling.ru/en/car/1955_mercury_d528/.
Another Ford Motor Company showcar exploring the same concept, but dated 1955. Check out weblinks above for more pics anf info, in particular carstyling.ru.
La découverte d'une autre voiture du même genre vient troubler cette belle assurance d'avoir trouvé l'origine des lunettes arrières inversées. Nous ferons ici une exception à la ligne éditoriale de ce blog, qui essaye de présenter de belles images de chaque voiture, avec cette vue qui ne montre qu'une partie du modèle. Mais la photo a l'avantage de bien montrer l'arrière du pavillon. La vitre, d'un seul tenant, pouvait apparemment s'abaisser électriquement. Il s'agit de la Mercury D528, connue également sous le nom de Beldone. Des recherches sur le web en utilisant ce nom ou le nom de code de la voiture permettront de trouver des photos la montrant en entier : par exemple, http://www.remarkablecars.com/for-sale/2005-08-rm-auctions-2c-auburn-hills-2c-mi/p10632-1955-mercury-d-52826quot-3bbeldone-26quot-3b-concept-car.html ou http://www.carstyling.ru/en/car/1955_mercury_d528/.
La lunette arrière inversée est bien là, pourtant, le lien esthétique entre la Mercury et les deux modèles présentés juste avant n'est pas forcément évident, ces dernières étant marquées au coin du style futuriste de la fin des années 1950, annonciateur des lignes tendues des années 1960. La Beldone, plus arrondie, reste une fort belle voiture. On pourrait même dire qu'elle a mieux vieilli que la Diplomat et que la La Galaxie. Elle ne dénoterait pas au milieu des concept cars qui s'inscrivent dans la mouvance néo-rétro actuelle.
Il s'agit bien toujours d'une réalisation de la Ford Motor Company. Surprise, cependant : ce concept car date de... 1955. Voilà qui relance le sujet de l'antériorité du concept.
Another Ford Motor Company showcar exploring the same concept, but dated 1955. Check out weblinks above for more pics anf info, in particular carstyling.ru.
Ford La Galaxie
Pourtant, ce serait une méprise que de croire que tout s'arrête avec la Diplomat. Il ne faut pas oublier le concept car La Galaxie de la même année, beaucoup plus extrême et qui a de quoi faire rugir d'incrédulité !
Same year as the Ford Diplomat, and uproariously futuristic.
Lincoln Diplomat
La piste Ford Motor Company semblait être la bonne et, notre quête paraît toucher à sa fin, grâce à ce site polonais consacré aux prototypes de l'âge d'or de l'automobile américaine. L'élégante Diplomat, un concept car de 1958, fut sans doute la véritable source d'inspiration pour l'Anglia (noter les vitres arrières qui rappellent celles de la petite européenne).
At last, the car that seems to have inspired the Ford Anglia!
Mercury 'Breezeway'
Il en est question sur les sites consacrés à la Lincoln Première déja mentionnée ; sans plus s'attarder, il nous faut donc poursuivre cette piste qui mène aux Mercury 'Breezeway', mot qui désigne un passage couvert en architecture. Breezeway n'étant ici que le nom d'un concept de forme de toit, un type de carrosserie - tout comme le Sun Valley, qu'on a trouvé un temps sur les Ford et Mercury américaines. (Soit dit en passant, les Sun Valley étaient tout le contraire d'une ligne de brise. Il s'agissait de carrosseries avec un toit transparent, "ancêtres" de la Peugeot 307SW, qui, sous le soleil de Californie et à la différence des voitures d'aujourd'hui, vous rôtissaient aussi sûrement qu'un poulet.)
Les premières Mercury 'Breezeway' datent de 1963 et sont donc postérieures aux Ford européennes. Cette année, 8 modèles avec un toit Breezeway furent lancés, plus un neuvième au milieu de l'année-modèle. Les Breezeway adoptaient le style de toit que Lincoln avait exploité cinq ans auparavant pendant trois ans. Rappelons qu'à l'époque, les ventes de Mercury - une autre marque de la Ford Motor Company - déclinaient ; le concept de Breezeway avait été introduit pour relancer les ventes tout en permettant une certaine unité de style (et d'outillage) entre les modèles Ford et Mercury, l'heure étant aux économies après le coûteux échec de la marque Edsel.
Mercury est sans doute la marque qui a repris et fait exister le concept de lunette arrière inversée le plus tardivement, en le faisant survivre jusqu'en 1966, alors que la mode en était passée ; l'appellation a perduré jusqu'en 1968 mais avec une inclinaison de vitre conventionnelle. Ces années-là, différents modèles de la marque, la Monterey, la Montclair, la Meteor, la Park Lane (chacun de ces noms correspondant à un niveau de finition) ont porté l'appellation Breezeway, disponibles en 2 ou 4 portes. Les 4-portes Monterey et Park Lane furent les dernières en 1966 à posséder une lunette arrière inversée.
http://auto.howstuffworks.com/1963-1968-mercury-breezeway.htm
Au-dessus, un modèle de 1963 et ci-dessous un de 1964 à l'avant remodelé:
http://web.ics.purdue.edu/~stanchfi/monterey.html
Le modèle 1965, à la ligne inspirée du style anguleux des Lincoln de l'année :
http://auto.howstuffworks.com/1963-1968-mercury-breezeway3.htm
... et un modèle de 1966, quasi-identique, sauf au niveau des ouïes d'aération et aux monogrammes notamment.
http://static.howstuffworks.com/gif/1963-1968-mercury-breezeway-5.jpg
Et comme une bonne illustration vaut largement un long discours, on comprendra mieux les mérites et avantages du concept Breezeway - et plus généralement de la lunette arrière à inclinaison inversée ouvrable - en se penchant sur cette publicité d'époque (cliquez sur la photo pour l'agrandir) :
http://www.adclassix.com/ads2/63mercurymonterey.htm
Four versions and different models for one of the latest mass-production cars with a backward slanted rear window. Click on the advert above to understand the practical advantages of this feature - according to advertising people.
Les premières Mercury 'Breezeway' datent de 1963 et sont donc postérieures aux Ford européennes. Cette année, 8 modèles avec un toit Breezeway furent lancés, plus un neuvième au milieu de l'année-modèle. Les Breezeway adoptaient le style de toit que Lincoln avait exploité cinq ans auparavant pendant trois ans. Rappelons qu'à l'époque, les ventes de Mercury - une autre marque de la Ford Motor Company - déclinaient ; le concept de Breezeway avait été introduit pour relancer les ventes tout en permettant une certaine unité de style (et d'outillage) entre les modèles Ford et Mercury, l'heure étant aux économies après le coûteux échec de la marque Edsel.
Mercury est sans doute la marque qui a repris et fait exister le concept de lunette arrière inversée le plus tardivement, en le faisant survivre jusqu'en 1966, alors que la mode en était passée ; l'appellation a perduré jusqu'en 1968 mais avec une inclinaison de vitre conventionnelle. Ces années-là, différents modèles de la marque, la Monterey, la Montclair, la Meteor, la Park Lane (chacun de ces noms correspondant à un niveau de finition) ont porté l'appellation Breezeway, disponibles en 2 ou 4 portes. Les 4-portes Monterey et Park Lane furent les dernières en 1966 à posséder une lunette arrière inversée.
http://auto.howstuffworks.com/1963-1968-mercury-breezeway.htm
Au-dessus, un modèle de 1963 et ci-dessous un de 1964 à l'avant remodelé:
http://web.ics.purdue.edu/~stanchfi/monterey.html
Le modèle 1965, à la ligne inspirée du style anguleux des Lincoln de l'année :
http://auto.howstuffworks.com/1963-1968-mercury-breezeway3.htm
... et un modèle de 1966, quasi-identique, sauf au niveau des ouïes d'aération et aux monogrammes notamment.
http://static.howstuffworks.com/gif/1963-1968-mercury-breezeway-5.jpg
Et comme une bonne illustration vaut largement un long discours, on comprendra mieux les mérites et avantages du concept Breezeway - et plus généralement de la lunette arrière à inclinaison inversée ouvrable - en se penchant sur cette publicité d'époque (cliquez sur la photo pour l'agrandir) :
http://www.adclassix.com/ads2/63mercurymonterey.htm
Four versions and different models for one of the latest mass-production cars with a backward slanted rear window. Click on the advert above to understand the practical advantages of this feature - according to advertising people.
mercredi 1 octobre 2008
Fairchild Hiller NY Safety Sedan
Il faut chercher loin pour se souvenir de l'un de ces prototypes ESV (Experimental Security Vehicle) qui ont fleuri au début des années soixante-dix. Construit par la firme d'aviation Fairchild Hiller pour l'état de New York, ce prototype de 1968 semble posséder une vitre arrière légèrement inclinée. Il reste marginal, mais comptons-le tout de même au nombre des voitures qui correspondent à l'objet de ce blog.
Little-remembered, with a slightly slanted rear window.
Mazda P600 Carol
http://www.leblogauto.com/wp-content/uploads/2007/07/yb/former_0006s_thumb.jpg
En cherchant dans sa mémoire et du côté du Japon, on retrouve la Mazda P600 de 1962, fort jolie de l'avant avec ses faux-airs de Simca 1000, de Hillman Imp ou de Ford Cortina pour les versions les plus récentes, mais qui, vue de l'arrière, semble être un curieux croisement entre une Skoda et un guerrier samouraï. Digne représentante de ces exquises petites voitures nippones des années cinquante-soixante, la P600 arbore une vitre arrière inversée bien dans l'air du temps. Les photos vues de l'arrière de la voiture sont assez difficiles à trouver, mais le jeu en valait la chandelle.
La lunette arrière inversée offrait un maximum d'accès au moteur 4 cyl. de 586 cc. monté transversalement - notez les ouïes d'aération qui entourent la partie postérieure de la caisse.
Appelée Carol sur le marché japonais, elle a été vendue sous d'autres dénominations - 600, N600 ou P600 - sur d'autres marchés et a atteint le million d'exemplaires.
A cross between a samurai and a Skoda, the cute, million-seller P600, called Carol in Japan.
Reliant Regal 3/25, 3/25 Super et 3/30
http://www.pistonheads.com/features/reliant/reliant-01.jpg
En 1962, la firme Reliant connue pour ses three-wheelers sort une nouvelle voiture sous le nom de Regal, la septième du nom, baptisée 3/25. Vraisemblablement inspirée par la Ford Anglia, dont le succès commercial pouvait susciter l'envie, elle est l'une de ces voitures non-américaines qui ont osé la vitre arrière inversée. Elle existera aussi en version fourgonette, mais avec des portes conventionnelles.
Une version Super verra le jour en 1965, avec un avant différent, qui sera repris sur le modèle 3/30 de 1969 et sa version allongée 3/30 21E :
Possibly inspired by the successful Ford Anglia. The 3/25 Super had a different front, which was later used on the 3/30 and its longer version, the 3/30 21E.
dimanche 28 septembre 2008
Citroën C4 Coupé
http://images.forum-aut/o.com/mesimages/499697/bonne%20annee%202008%200021.jpg
Pom, pom, pom, un peu à court d'idées, on s'attardera sur la moderne C4 Coupé de 2004 dont la vitre arrière n'est pas tout à fait verticale - un effet largement accentué par le dessin des feux arrière (alors que la Suzuki Splash ci-dessous, au style identique, n'a pas de lunette arrière inversée). Discret hommage à sa devancière célèbre sans doute, qui reste un exemple emblématique du style Citroën d'une autre époque. Mais parmi ceux qui adorent la C4 Coupé, combien détestent l'Ami 6 et ne s'en souviennent pas !
Pom, pom, pom, un peu à court d'idées, on s'attardera sur la moderne C4 Coupé de 2004 dont la vitre arrière n'est pas tout à fait verticale - un effet largement accentué par le dessin des feux arrière (alors que la Suzuki Splash ci-dessous, au style identique, n'a pas de lunette arrière inversée). Discret hommage à sa devancière célèbre sans doute, qui reste un exemple emblématique du style Citroën d'une autre époque. Mais parmi ceux qui adorent la C4 Coupé, combien détestent l'Ami 6 et ne s'en souviennent pas !
En attendant, cela fait beaucoup de Ford et de Citroën. La vitre arrière inversée n'a-t-elle pas inspiré d'autres conducteurs ?
The design of the tail lights increases the effect (a very similar case on the Suzuki Splash, but which does not have a backward-slanted rear window; we checked).
(The Lincoln inspiration)
http://www.plan59.com/images/JPGs/lin60red.jpg
Une première recherche sur internet avec, comme mots clés "backward-slanted rear window" (vitre arrière à l'inclinaison inversée) permet de remonter une première piste. Et si l'inspiration vient de chez Ford, en fouillant du côté de la filiation de l'Anglia, on s'aperçoit que la petite anglaise reprendrait presque le style du toit des Lincoln de 1958. De fait, cette voiture est une révélation pour ceux qui ne connaissent pas forcément bien la production américaine mais qui s'intéressent au sujet qui nous préoccupe ici. Il s'agit de la Lincoln Continental également produite de 1958 à 1960, sous les appellations Mark III, Mark IV et Mark V. La généalogie de ces dernières est un peu compliquée, elle se trouve traitée plus loin.
Un débat s'installe : la forme du pavillon aurait d'abord été adoptée pour des raisons aérodynamiques (mais un avis bien informé indique ailleurs qu'on sait aujourd'hui que cela n'a aucun effet), ou pour protéger la vitre arrière de la saleté et des intempéries. On notera que la vitre de l'américaine est composée de trois parties. Les deux petites glaces de chaque côté de la vitre centrale pourraient laisser supposer que la technologie n'était pas au point pour en accentuer l'inclinaison. A moins que...
The Lincoln Continental models produced from 1958 to 1960 had backward-slanted rear windows (not the Lincoln Premiere of the same period, as stated here previously erroneously. This mistake was spotted on 24 June 2020 by an avid and erudite eagle-eye reader, which lead to a hasty overhaul of this post. The original title was thus scrapped.) The saga of the Lincoln Continental with an inverted rear window is told in a later post.
Ford Consul Classic / Consul 315
http://homepages.mcs.vuw.ac.nz/~kris/consul/handbook.shtml
http://www.telegraph.co.uk/motoring/2754166/The-100-ugliest-cars-80-61.html
En attendant de découvrir d'où vient la Ford Anglia, on étalera un savoir de base mais honnête en mentionnant la Ford Consul Classic, qui lui est postérieure (ses prototypes s'en inspirent). On serait tenté de croire que l'inspiration de la lunette arrière inversée vient bien de chez Ford. En voilà tout de même deux qui se suivent. Citroën, de son côté, ne rééditera jamais le coup de l'Ami 6... en grande série.
La Consul Classic de 1961 (baptisée Consul 315 à l'export) peut sembler un peu lourdingue et assez baroque à certains. Le Daily Telegraph la fait même figurer dans un classement-maison des 100 voitures les plus laides.
Un genre dont les Britanniques raffolent mais qui sous-entend généralement des avis tranchés, une culture limitée, un point de vue assez démagogique sinon conservateur, et bien sûr une certaine facilité : j'y ai même vu la novatrice Renault 16 ! et d'autres voitures somme toute assez jolies. Alors que certaines productions automobiles, peu ou pas connues absentes de ce classement auraient sans doute rendu davantage malades ses éditeurs.
Mais la voiture a ses fans (voir ce site qui lui est dédié - et qui s'intéresse aussi aux lunettes arrière inversées), et elle reste aujourd'hui une voiture assez rare sur le continent européen.
Son manque de succès explique sans doute sa courte carrière. Il est vrai que l'arrière de la Consul Classic/315 est aussi curieux que l'avant. Les vues de l'arrière sont d'ailleurs assez difficiles à trouver sur le Web. En voici une, particulièrement élégante, sur OldClassicar.co.uk :
http://www.oldclassiccar.co.uk/photos-smallwood/ford_consul_classic_415_80.htm
Follows the Anglia. That's two Fords with a backward slanted rear window. The car's styling was more controversial than its Ford forerunner, which explains the limited production number and short life span - just over 111,000 cars in two years. The Corsair that followed was undeniably more stylish. But the Consul Classic's two-door coupé version Ford Consul Capri, though, was also very elegant (below). One of its most ardent afficionados has developed a website dedicated to the Ford Consul Classic (also named Consul 315 on export markets).
A ne pas confondre avec la Consul Capri, ancêtre de la "vraie" Ford Capri. Mais ce coupé au pavillon fuyant possède une ligne nettement plus pure que celui de la Classic/315.
Ford Consul Capri
http://www.philseed.com/images/ford-capri62.jpg
http://www.telegraph.co.uk/motoring/2754166/The-100-ugliest-cars-80-61.html
En attendant de découvrir d'où vient la Ford Anglia, on étalera un savoir de base mais honnête en mentionnant la Ford Consul Classic, qui lui est postérieure (ses prototypes s'en inspirent). On serait tenté de croire que l'inspiration de la lunette arrière inversée vient bien de chez Ford. En voilà tout de même deux qui se suivent. Citroën, de son côté, ne rééditera jamais le coup de l'Ami 6... en grande série.
La Consul Classic de 1961 (baptisée Consul 315 à l'export) peut sembler un peu lourdingue et assez baroque à certains. Le Daily Telegraph la fait même figurer dans un classement-maison des 100 voitures les plus laides.
Un genre dont les Britanniques raffolent mais qui sous-entend généralement des avis tranchés, une culture limitée, un point de vue assez démagogique sinon conservateur, et bien sûr une certaine facilité : j'y ai même vu la novatrice Renault 16 ! et d'autres voitures somme toute assez jolies. Alors que certaines productions automobiles, peu ou pas connues absentes de ce classement auraient sans doute rendu davantage malades ses éditeurs.
Mais la voiture a ses fans (voir ce site qui lui est dédié - et qui s'intéresse aussi aux lunettes arrière inversées), et elle reste aujourd'hui une voiture assez rare sur le continent européen.
Son manque de succès explique sans doute sa courte carrière. Il est vrai que l'arrière de la Consul Classic/315 est aussi curieux que l'avant. Les vues de l'arrière sont d'ailleurs assez difficiles à trouver sur le Web. En voici une, particulièrement élégante, sur OldClassicar.co.uk :
http://www.oldclassiccar.co.uk/photos-smallwood/ford_consul_classic_415_80.htm
Follows the Anglia. That's two Fords with a backward slanted rear window. The car's styling was more controversial than its Ford forerunner, which explains the limited production number and short life span - just over 111,000 cars in two years. The Corsair that followed was undeniably more stylish. But the Consul Classic's two-door coupé version Ford Consul Capri, though, was also very elegant (below). One of its most ardent afficionados has developed a website dedicated to the Ford Consul Classic (also named Consul 315 on export markets).
A ne pas confondre avec la Consul Capri, ancêtre de la "vraie" Ford Capri. Mais ce coupé au pavillon fuyant possède une ligne nettement plus pure que celui de la Classic/315.
Ford Consul Capri
http://www.philseed.com/images/ford-capri62.jpg
Ford Anglia
http://farm1.static.flickr.com/87/249557884_365423268d.jpg?v=1158905515
On subodore que l'Anglia de 1959 a été inspirée par un dessin venu d'outre-Atlantique. D'abord, parce que c'est bien le genre de la maison à l'époque, comme chez le rival GM. La source du dessin des Ford européennes ou des Opel se trouve toujours du côté des bureaux de style de la maison mère. L'Anglia, à la ligne très équilibrée, ne fait pas exception à cette règle, avec ses phares globuleux à visière, sa calandre avancée, une ceinture de caisse qui finit par de discrets ailerons... Mais d'ou vient ce pavillon ?
La photo du prototype du Projet 195X, qui donna naissance à l'Anglia, ne laisse rien transparaître. (En revanche, la page mentionnée sous la photo ci-dessous parle clairement de l'origine américaine de cette petite européenne, avec d'excellentes photos de prototypes.)
http://www.fordanglia105eownersclub.co.uk/history-project195x.htm
The inspiration for the emblematic Anglia, that predates the Citroën Ami 6 and which, like the French car, epitomizes European backward-slanted-rear-window styling, may well come from the other side of the Atlantic. The Project 195X prototype (above), whose front ressembles a Sunbeam, holds no clues, though. But the link below the picture, above, provides sensational prototype pictures and information about the US origins of this little European favorite.
Check out the two other English websites mentioned in the paragraph in French below to find out more about the Ford Anglia, incl. Anglia estate, van, pick-up and Torino, an Italian version, neither of which had reverse-rake windows.
http://www.anglia-models.co.uk/estate.htm
http://www.anglia-models.co.uk/van.htm
http://www.fordanglia105eownersclub.co.uk/history-pickup.htm
Une exception: la Ford Anglia Torino
(Torino, the Anglia without a backward-slanted rear window) http://www.fordanglia105eownersclub.co.uk/history-torino.htm
Notons au passage que les Ford Anglia versions break, fourgonnette ou pick-up n'avaient pas de lunette arrière inversée, pas plus que sa variante présentée par la filiale italienne de Ford au salon de Turin en novembre 1964, l'Anglia Torino, due au crayon de Michelotti et construite par OSI. Celle-ci aurait dû être exportée dans toute l'Europe grâce à son style plus conventionnel, mais l'expérience sur certains marchés, la Belgique notamment, fut décevante. Elle avait des défauts de finition et, moins originale finalement, gracieuse sous certains angles et ratée sous d'autres, ne sut pas séduire malgré une version S à moteur plus puissant lancée un an après. Sa production fut arrêtée quatre ans plus tard. Les excellents sites fordanglia105eownersclub.co.uk et anglia-models.co.uk donnent d'avantage de précisions sur l'Anglia, ses modèles, son histoire, etc.
Citroën Ami 6
http://www.vea.qc.ca/vea/v/citami66.jpg
Pour un Européen familier du paysage automobile des années soixante et soixante-dix, deux modèles s'imposent d'emblée. Selon que l'on a une perspective française ou anglaise, on citera l'Ami 6 ou la Ford Anglia.
Avec ses roues arrière masquées, son museau bizarre, l'Ami 6 de 1961 est plus extrême que sa voisine britannique. Il semble aussi que sa lunette soit la plus inclinée. Un effet renforcé par la nervure sur le montant du pavillon à l'arrière.
Son dessin est bien dans le style de Flaminio Bertoni, qui n'a sans doute pas manqué d'être inspiré par une source contemporaine mystérieuse qu'il nous appartient de découvrir, mais qui a traité le sujet à sa manière. On sent qu'il s'est laché pour réinterpréter la ligne de l'anglaise (on parle aussi de "ligne en Z", sortie deux ans avant la française.
Le pavillon de l'Ami est posé telle une fine gaufrette sur des montants effilés, alors que sur l'Anglia les montants et le toit semblent d'un seul tenant.
D'avantage de précisions sur cette voiture, qui mettent également en avant un des avantages - trop souvent négligé - de la lunette arrière inversée sur ami6.de et caradisiac.com
A familiar car on Western European roads in the 1960s and early 1970s, with a wafer-thin pavilion. Stylist Bertoni's idea was to design a car with plenty headroom whilst giving maximum access to the boot. Its replacement, the Ami 8 (below), had more acceptable, or should we say conventional, lines.
L'Ami 8 qui lui succèdera reprend des lignes plus classiques, style break et inspirées, somme toute, par l'architecture des Renault 4 et 16 :
http://faimg1.forum-auto.com/mesimages/5663/ami8.jpg
samedi 27 septembre 2008
Pourquoi ce bloG ?
Ce blog a pour objet de présenter un panorama des modèles automobiles à lunette arrière inversée (comme la Citroën Ami 6 ou la Ford Anglia, pour vous situer). Tout est parti d'une réflexion personnelle sur la possible existence d'autres modèles qui possèderaient cette particularité de style. Travail de documentaliste et d'iconographe amateur, l'exercice
était aussi l'occasion de voir comment cette quête aussi
sérieuse que dérisoire allait progresser au gré des souvenirs qui revenaient ou des découvertes sur le web. Le format du blog était donc parfait pour ce genre de projet.
L'inventaire semblait devoir se conclure rapidement, mais en voulant être exhaustif et surprendre les lecteurs le sujet s'avère plus riche qu'on aurait cru. Désormais la tâche semble sans fin. Sans cesse de nouveaux véhicules surgissent ou me sont signalés qui possèdent cette particularité de style, dont l'âge d'or se situe entre la fin des années 1950 et le début des années 1960.
Ajoutez qu'au fil du temps, ce blog a acquis une telle proéminence sur les moteurs de recherche qu'il est difficile d'effectuer des requêtes sur la lunette arrière inversée sans y être renvoyé. Il me faut aller toujours plus loin dans les profondeurs du web, faire preuve de créativité ou d'imagination pour trouver de nouvelles sources, parfois avoir un peu de chance aussi. Notamment en bénéficiant de renseignement avisés : les plus belles trouvailles ont presque toutes été indiquées par des lecteurs.
Ce blog n'est toutefois qu'une compilation. Les informations techniques ou sur l'histoire des modèles recensés sont volontairement limitées. Parfois, je mentionne des sites ou des pages intéressantes, ou fais quelques commentaires quand la lunette arrière inversée s'invite dans l'actualité... mais c'est assez rare. Le titre de certains articlesest est entre parenthèses chaque fois qu'il ne s'agit pas directement d'un modèle à lunette arrière inversée. Presque tous sont illustrés d'images prises sur le web, dûment référencées. Que leurs auteurs n'hésitent pas à se faire connaître s'ils ne veulent pas qu'elles soient reproduites. Je les remercie d'avance pour les aimables autorisations qu'ils voudront bien m'accorder, afin que ce blog dénué de publicité continue d'être source d'information la plus pertinente possible.
New models will be added on as they are (re)discovered by the author or mentioned by amicable contributors. If you see a picture that cannot be reproduced here, please let me know and I will remove it. This is a strictly non-commercial, ad-free, free source of information. Actual photographic sources and credits are always mentioned. Any authorizations to use a picture will be duly acknowledged.
L'inventaire semblait devoir se conclure rapidement, mais en voulant être exhaustif et surprendre les lecteurs le sujet s'avère plus riche qu'on aurait cru. Désormais la tâche semble sans fin. Sans cesse de nouveaux véhicules surgissent ou me sont signalés qui possèdent cette particularité de style, dont l'âge d'or se situe entre la fin des années 1950 et le début des années 1960.
Ajoutez qu'au fil du temps, ce blog a acquis une telle proéminence sur les moteurs de recherche qu'il est difficile d'effectuer des requêtes sur la lunette arrière inversée sans y être renvoyé. Il me faut aller toujours plus loin dans les profondeurs du web, faire preuve de créativité ou d'imagination pour trouver de nouvelles sources, parfois avoir un peu de chance aussi. Notamment en bénéficiant de renseignement avisés : les plus belles trouvailles ont presque toutes été indiquées par des lecteurs.
Ce blog n'est toutefois qu'une compilation. Les informations techniques ou sur l'histoire des modèles recensés sont volontairement limitées. Parfois, je mentionne des sites ou des pages intéressantes, ou fais quelques commentaires quand la lunette arrière inversée s'invite dans l'actualité... mais c'est assez rare. Le titre de certains articlesest est entre parenthèses chaque fois qu'il ne s'agit pas directement d'un modèle à lunette arrière inversée. Presque tous sont illustrés d'images prises sur le web, dûment référencées. Que leurs auteurs n'hésitent pas à se faire connaître s'ils ne veulent pas qu'elles soient reproduites. Je les remercie d'avance pour les aimables autorisations qu'ils voudront bien m'accorder, afin que ce blog dénué de publicité continue d'être source d'information la plus pertinente possible.
New models will be added on as they are (re)discovered by the author or mentioned by amicable contributors. If you see a picture that cannot be reproduced here, please let me know and I will remove it. This is a strictly non-commercial, ad-free, free source of information. Actual photographic sources and credits are always mentioned. Any authorizations to use a picture will be duly acknowledged.
Finissons-là ce petit préambule. Il serait facile, en guise de conclusion, de citer Gaston Bachelard, qui préférait la conquête du superflu à celle du nécessaire "pour l'excitation spirituelle plus grande que cela procure". Mais sa phrase a été plus que rabâchée. Préférons quelques citations choisies qui cadrent très bien avec notre propos.
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"Par la lune nette arrière
Défilent les lumières"
Taxi làs, Téléphone
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"On a envie de se blottir dans l'enfoncement d'une lunette arrière inversée, c'est là le charme de cet angle. La froide descente conformiste des lunettes arrière actuelles n'a aucun relief : la lunette arrière inversée, c'est très français : beau, singulier et incompréhensible pour les deux-tiers de l'humanité."
L'amie sise au Mans, à la gentiane s'use, Olivier Casabielhe
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